Pour sa septième visite en terre cannoise, Hong Sang-soo est encore une fois en sélection Un certain regard. Après avoir connu le vertige de l'officielle (en 2004 et en 2005), et surtout après avoir été, l'an passé, lauréat de cette même compétition avec Hahaha - celui de ses films qui aurait dû figurer en compétition tant il était splendide.
Mais voilà : Hahaha comme le Jour où il arrive sont des films d'une telle douceur, d'un tel naturel, ils sont comme tombés d'une eau si claire, qu'il n'en faut pas plus, pour la critique comme pour les sélectionneurs, pour les confondre avec des films mineurs.
Bricoles. On dit aujourd'hui «film de compétition» comme on dirait «athlète de compétition». Des films calibrés pour écraser du poids de leur terrorisante sursignature toute concurrence. Le Jour où il arrive, petite chose simple, qui tient sur deux bricoles, ne ressemble en rien à ces nageuses est-allemandes, tout en beauté spectaculaire, dont la version luxe et aboutie se retrouvait cette année chez Terrence Malick ou chez Lars Von Trier.
Un film doux n’est pas forcément un petit film. Hong Sang-soo est là depuis dix ans pour le prouver. On peut bâtir une œuvre comme des pages arrachées d’un journal intime d’une vie, toujours un peu la même : celle d’un cinéaste qui ne tourne plus (c’est persistant chez le Coréen - qui fait pourtant une moyenne de deux films par an - cette propension à se prendre pour un raté qui ne fait plus son