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Portrait

Julianne Moore, la rousseur de vivre

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On l’a aimée dans «The Big Lebowski», admirée dans «Short Cuts», savourée dans «A Single Man».?Rencontre à Manhattan avec Julianne Moore, l’actrice la plus singulière d’Hollywood.?Où il est question d’omelettes aux épinards, d’une vie en forme de scénario et de Sarah Palin qu’elle va bientôt incarner à l’écran.
Julianne Moore (Lisa Eisner)
publié le 4 juin 2011 à 14h22
(mis à jour le 10 juin 2011 à 15h56)

On l'aurait presque manquée. A guetter son arrivée dans un jeu de miroirs, on s'est laissé surprendre. Bonnet sur la tête, manteau noir sur tee-shirt et pantalon de jogging, sans un brin de maquillage, Julianne Moore a des airs de madame-tout-le-monde. Elle s'assoit dans un sourire, parle de son jardin qu'elle est en train d'aménager, dit qu'elle a faim et commande fruits rouges et omelette aux épinards. Elle reçoit à deux pas de chez elle, dans un café du West Village qui lui ressemble, à la fois simple et chaleureux. Personne n'a l'air de la remarquer, pas même Lou Reed qui finit son petit-déjeuner dans un coin. Des actrices d'Hollywood, elle est certainement l'une des plus énigmatiques, l'une des plus douées aussi. Un ondoiement dans sa chevelure rousse, et sa filmographie revient en mémoire.

Plus de cinquante rôles
La Maude déjantée de The Big Lebowsky, l'actrice de X droguée de Boogie Nights ou encore Charley, l'amoureuse glamour et transie devant son ami homosexuel dans A Single Man. Julianne Moore a tout fait ou presque. Les grosses productions, les films indépendants. Elle a travaillé avec Malle, Altman, Spielberg, les frères Coen, Todd Haynes ou encore Paul Thomas Anderson. Avec plus de cinquante longs métrages, Moore n'a jamais choisi la facilité. Elle assume des rôles que d'autres refuseraient tout de suite. Trop risqués, trop marginaux, trop dénudés. Personne n'a oublié son interprétation dans Short Cu