Jean-Pascal Zadi, dit «JP», 31 ans, est un ovni dans le paysage français. Son cinéma, sorte de plongée chez les Tontons flingueurs de banlieue, s'affranchit des contraintes budgétaires, du politiquement correct et ne se soucie pas de passer en salles pour exister, circulant sous forme de DVD ou se téléchargeant en VOD.
Comment avez-vous commencé à tourner ces films ?
Par hasard. Je ne viens pas du tout du milieu du cinéma. Je ne m'intéressais même pas aux films. A la limite, j'en ai plus regardé à la télé quand j'étais enfant avec mes parents. Je suis issu d'une famille nombreuse, j'ai dix frères et sœurs. Le seul moment où l'on était tous ensemble, c'était pour regarder le film du dimanche soir à 20 h 30. J'ai eu mon époque Belmondo : Peur sur la ville, le Magnifique ; puis Lino Ventura, Jean Gabin, Yves Montand, Louis de Funès. J'avais aussi quelques références africaines. Mes parents sont ivoiriens, donc j'ai vu le Bal poussière, la Vie platinée… Je suis un vrai mec du peuple. Les films, c'est avant tout des comédies. A l'adolescence, j'ai complètement arrêté d'en regarder. C'est en prenant une caméra pour réaliser un documentaire sur le rap français indépendant en 2005, Des halls aux bacs, que je me suis remis dans l'image. J'ai découvert le cinéma plus intellectuel, bien après, comme la Nouvelle Vague que ma copine m'a montrée. Sinon avant ça, c'était le désert.
Pas une seule sortie au cinéma avec les copains, pas une vidéo ?
J'ai dû aller voir un film en salle en dix ans, parce que c'était la fête du cinéma : Gladiator p