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Libération

En Tunisie, un film sur la laïcité perturbé par des islamistes

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Une cinquantaine d'entre eux a essayé d’interrompre la diffusion de «Ni Allah ni maître» dimanche, à Tunis.
Image extraite du documentaire «ni Allah ni maître». (DR)
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publié le 27 juin 2011 à 13h27
(mis à jour le 27 juin 2011 à 17h48)

Une cinquantaine d'islamistes ont tenté dimanche d'empêcher par la force la projection à Tunis d'un film de la cinéaste tunisienne Nadia El Fani, sur la place de la laïcité dans le pays. Les manifestants scandaient des slogans tels que «la Tunisie est un Etat islamique» et «le peuple veut criminaliser la laïcité», avant de briser les portes en verre de la salle, en plein centre de Tunis, et de pénétrer dans le cinéma.

Le directeur de la salle Habib Belhedi a déclaré avoir été agressé «par deux barbus» qui l'ont saisi et lui ont aspergé le visage du contenu d'une bombe lacrymogène. La police est ensuite intervenue pour disperser les manifestants et a interpellé un petit groupe qui étaient dans la salle. Ils furent acclamés par le public présent.

La projection du film Ni Allah ni maître s'inscrivait dans le cadre d'une manifestation organisée par le collectif Lam Echaml (arabe pour «réunion de tous»), pour dénoncer les agressions subies par des artistes tunisiens. Aux menaces proférés à des cinéastes présents, un membre du collectif a répondu: «C'est pour cela que nous faisons cette manifestation, pour défendre la liberté d'expression et de création, sinon c'est la mort de la société.» «Ce n'est pas normal que des citoyens tunisiens décident de venir ici empêcher la projection d'un film», a déploré Fares Belhassen, président de l'ONG Tunisie Tolérance. «C'est contre la démocratie et on s'est justement ba