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Libération
Critique

L’amour traitre

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«Naomi» ou la dérive criminelle d’un professeur israélien jaloux de sa jeune épouse.
publié le 29 juin 2011 à 0h00

Régulièrement, le cinéma israélien parvient à s'extirper du contexte politique environnant pour privilégier un axe social abordé tantôt avec âpreté (Mon trésor, Zion et son frère), tantôt avec une pointe de fantaisie (A cinq heures de Paris). Titré d'une façon spécieusement naïve, Naomi, une jeune et belle épouse appartient à la première catégorie, tout en ayant la particularité de doubler l'étude de caractère d'une intrigue policière qui ménage ses effets.

Sur une base peu originale, le propos - adapté par Edna Mazya de son propre roman - développe une relation à trois, entre un brillant professeur plus très éloigné de la retraite, sa fort jeune épouse («une friandise de 27 ans», ironise la mère du mari) et un amant bohème, peintre installé au bord de la mer. D'un tempérament méfiant, le premier ne tarde pas à découvrir que ses craintes sont fondées, ce qui l'amène à croiser le chemin du troisième.

Drame de la jalousie, Naomi se veut donc, selon le réalisateur Eitan Zur, «un thriller psychologique autour d'une relation ambiguë basée sur des non-dits, des secrets, des suspicions et des silences». Jamais ennuyeux et, pour tout dire, assez curieux, malaisant et, in fine, puissamment amoral (la pirouette conclusive en laissera plus d'un pantois), le long métrage autopsie une débâcle intime en veillant à ne pas porter l'estocade pour, au contraire, observer le fruit du parjure pourrir de l'intérieur.

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