Il aura fallu trois films à Michael Bay pour commencer à exprimer quelque chose d'intéressant et de personnel avec ses robots. Elève lent et appliqué, le cinéaste n'aura conclu qu'au troisième rendez-vous avec les grosses bestioles transformistes qui l'occupent depuis le premier Transformers, en 2007, puis la Revanche, en 2009. Nul ne doit s'imaginer cependant que la Face cachée de la Lune, sous-titre de cet opus 3, touche de près ou de loin au chef-d'œuvre, ni même puisse prétendre au statut parfois confortable de grande machine hollywoodienne malade et à ce titre attachante, comme on a pu l'éprouver avec Speed Racer ou le récent Tron. Mais il y a indéniablement un progrès accompli par Bay au fil de sa trilogie machinale : sur ce podium également la troisième marche est, à ce jour, la plus haute.
Chômage. Cela tient à des raisons en partie mécaniques. Beaucoup d'huile a été injectée dans le scénario, par exemple, dont les articulations paraissent moins grossières et plaquées que dans les deux premiers volets. Il n'est pas plus léger, au fond, que ses prédécesseurs, mais mieux fondu dans une Amérique quasi contemporaine, plus sûr de sa propre candeur comme de sa propre ironie : le héros, Sam, ne peut plus prétendre à une parfaite juvénilité, traîne au chômage et fait des sarcasmes sur sa propension à sauver le monde - mais le sauvera encore une fois.
La maîtrise technique de son sujet finit aussi par donner un avant