Alors que les Etats-Unis s’apprêtent, en 1845, à annexer le Texas, l’essentiel des Etats de l’Union demeurent à l’est du Mississippi. Puis, jusqu’aux Rocheuses, de vastes prairies ne sont encore habitées que par des tribus indiennes éparses : c’est l’Ouest des premiers westerns, qui narrent la progressive appropriation de ces immensités, passage obligé vers les Terres promises de la plaine californienne et de la fertile vallée de la Willamette, au Sud de Portland. De Saint-Louis, des pionniers partent, leur maison sur le dos, rejoindre leurs quelques milliers de prédécesseurs installés à proximité des rives du Pacifique, suivant deux pistes principales, la California trail et l’Oregon trail, qui sont venues s’ajouter à la Santa Fe trail, qui menait au Nouveau-Mexique. Ces processions de plusieurs mois vers le nouvel Eden ont fourni l’argument de nombre de westerns «classiques», loin des duels entre fines gâchettes au Texas ou en Arizona.
Itinéraire. La progression de la «civilisation» vers l'ouest a longtemps été présentée par Hollywood - chez Walsh ou Ford - comme une avancée inéluctable du peuple élu vers la Terre promise, ponctuée de péripéties - échanges de coups de feu avec des Indiens, rencontre de pionniers égarés - destinées à tenir le public en haleine. Arriveront ? Arriveront pas ? Bien sûr, les héros atteignent leur but, même si quelques cadavres jonchent leur itinéraire. Ainsi s'est construit le mythe de la frontier, cette ligne