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Libération
Critique

«Case Départ» , humour noir

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Zouk. Essai raté de «buddy movie» à la française sur l’esclavage.
Thomas N’Gijol et Fabrice Eboué dans «Case Départ». (DR)
publié le 6 juillet 2011 à 0h00

La première réalisation ciné de Thomas N'Gijol et Fabrice Eboué, deux vedettes du Jamel Comedy Club, fait déjà polémique sur le Net après les quelques avant-premières en province et les projections de presse. «Case Départ est-il un film raciste ?» titre le site Filmsactu.com, pour répondre à la vidéo de la militante et chanteuse Joby Valente, qui accuse les deux scénaristes-coréalisateurs-comédiens «de ridiculiser et de banaliser la traite négrière», et les affuble du doux nom de «collabos». Ce genre de caractérisation lourde de sens historique devrait sans doute être manipulée avec davantage de précautions.

Case Départ n'est certainement pas un film raciste, mais il n'empêche que les deux apprentis cinéastes ont raté leur objectif : traiter avec humour l'horreur de l'esclavage, entreprise peut-être a priori vouée à l'échec. Ce film potache est à la croisée de deux genres comiques : la téléportation de deux personnages dans le passé, motif scénaristique vu et revu avec les Visiteurs, et le budy movie à la française avec ses duos désaccordés, de Corniaud en Bienvenue chez les Ch'tis.

Case Départ raconte l'histoire de deux demi-frères, Joël et Régis, qui vivent leur négritude en France de manière totalement opposée. Jeune de banlieue, Joël, très noir de peau, ex-taulard, père célibataire toujours chez sa mère, converti à l'islam comme les copains de cité, est un rebelle à deux balles, prêt à sortir