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Libération
Critique

Classe-toi pauvre con

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La parution du «Dictionnaire des films français pornographiques et érotiques» réjouira les amateurs du genre.
«La main noire» de Max Pecas (DR)
publié le 6 juillet 2011 à 0h00
(mis à jour le 7 juillet 2011 à 11h11)

La triple dizaine de gens qui durant des années ont nourri, sous la direction du cinéphile Christophe Bier (également acteur chez Mocky et rédacteur à Mad Movies), le Dictionnaire des films français pornographiques et érotiques (1) sont des obsédés au carré. Non seulement, ils ont passé une grosse partie de leur existence à mater des gens en train de baiser sur pellicule (ce qui vaut toujours mieux que de se faire chier grave au bureau), mais ils ont aussi éprouvé le besoin incompressible et urgent d'en tenir le registre.

Scénarios, génériques, titres et même multititres (on sait que les pornos sont un genre propice au remontage, aux multiversions ou aux ressorties sous des appellations farfelues, et cela sans que personne ou presque ne s’en plaigne)…, tout a été revu, annoté, vérifié, corrigé (pas un film grec ou danois qui ne soit passé au détecteur de mensonges) avec un soin d’archiviste. La coquille a été traquée à la loupe. La coproduction détectée. A Paris, les salles dans lesquelles les films passaient ont été recensées. Parfois, on sait même où et quel jour ils ont été tournés. Et, bien sûr, pas un pseudonyme de cinéastes (qui parfois en usaient de quatre ou cinq à la fois) ne leur échappe.

Canapé léopard. Des maniaques, sans doute, mais des maniaques intelligents : il suffit de lire les commentaires assortis aux 1 813 fiches de film ici publiées (putain, ils ont ingurgité tout ça !) C'est un appareil critique, comme on dit, mais qui,