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Locarno espère jouer gagnant sur tous les écrans

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Cinéma. En Suisse, le plus petit des grands festivals alterne jusqu’au 13 août œuvres radicales et populaires.
Le 64e festival de Locarno s'est ouvert mercredi soir. (REUTERS)
publié le 4 août 2011 à 0h00
(mis à jour le 4 août 2011 à 11h51)

Le 64e festival de Locarno, qui s'est ouvert hier soir, est le second sous la direction artistique d'Olivier Père. Et cela dans un paysage de festival ciné chamboulé, Charles Tesson arrivant dans la douceur à la Semaine de la critique et Edouard Waintrop succédant à Frédéric Boyer, sèchement limogé de la Quinzaine cannoise. On sera particulièrement attentif à la partie que Père, stratège redouté, entend jouer. Il y a deux ans, à l'annonce de son départ de la Quinzaine (ou il avait brillé cinq éditions durant), beaucoup se demandaient comment il allait bousculer le festival suisse, à la fois l'un des plus beaux du monde (site splendide, qualité du public), mais cycliquement sujet à une douce torpeur.

Modestie. Locarno est celui des quatre festivals de «catégorie A» à avoir toujours cultivé une certaine modestie - c'est sa vertu, qui lui a permis de privilégier les découvertes aux gros noms. Mais, coincé dans le calendrier entre Cannes (mai) et Venise (fin août), Locarno doit se réinventer encore et toujours pour convaincre les cinéastes convoités qu'ils seront mieux vus ici qu'ailleurs.

On a pu noter l’an passé avec quelle ambition Père s’y était pris pour redorer la robe du Léopard tessinois, dotant tout d’abord le festival de ce qui lui manquait le plus : un marché du film concentré sur quatre jours - Locarno devenant soudain cinéphile et concurrentiel. Puis il a fait ce qu’il sait faire le mieux : un dosage d’œuvres radicales croisées à des films