Il avait été obligé de quitter Cannes, on l’a retrouvé chez lui, au Danemark. Lars Von Trier s’explique sur les femmes, le romantisme allemand et les nazis.
Melancholia est un portrait de femmes, comme la plupart de vos précédents films...
Les femmes, pour moi, c’est comme les avions, je suis fasciné et en même temps terrorisé. Je n’ose pas les aimer complètement. Pour la première fois de ma vie, récemment, je suis monté dans un hélicoptère, alors que j’ai la phobie de voler dans les airs. C’était terrifiant et exaltant !
Lorsque j'écris un rôle de femme, c'est la même chose, je dois vaincre beaucoup d'angoisses, beaucoup d'inconnues. Comme je ne cherche pas à composer un personnage féminin, mais à m'exprimer moi-même, je deviens réellement une femme, c'est moi qui parle à travers le rôle. S'aventurer sur le territoire des actrices est très excitant… j'ai volé cela, avec beaucoup d'autres choses, à Carl Dreyer. Dans beaucoup de mes films, les héros sont des femmes, alors que les hommes sont des lâches et des idiots, comme le personnage joué par Kiefer Sutherland dans Melancholia. Il est Jack Bauer, l'homme qui sauve le monde, mais à la fin, il ne reste que deux femmes. Ce film, je l'ai écrit au départ pour Penélope Cruz, c'était plus fort que moi, je pensais à elle et je construisais le scénario dans ma tête. Quand je l'ai rencontrée, elle m'a inspiré ce mot, «melancholia», et j'ai eu envie de lui prendre sa mélancolie. Même si le film ne s'est pas fai