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Libération
Critique

André Téchiné, mœurs à Venise

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Méprise . Une île, un homme, une femme, son ex-amante, leurs enfants… De déviances en défiances, «Impardonnables» met en scène des êtres aux destins irrésolus.
Impardonnables, un film d’André Téchiné, avec Mélanie Thierry, Carole Bouquet (photo), André Dussollier... (ugc)
publié le 17 août 2011 à 0h00
(mis à jour le 17 août 2011 à 11h34)

Malgré l'affiche, il n'y a aucun voyeur dans le film Impardonnables. Peu de paires de jumelles. En revanche, les acteurs sont filmés contre le mur, contre la mer, poussés les uns contre les autres à l'autre bout de l'horizon, proche et loin à la fois. C'est un artefact bien connu des photographes : l'utilisation d'une longue focale, presque un télescope qui, comme son nom l'indique, transporte le regard à distance. Au début, on ne sait que faire de cette longue-vue. Familiarité étrange, beaux effets de mise en scène.

Filature. C'est d'après un roman de Philippe Djian. Un écrivain, Francis (André Dussollier), loue une maison sur une des îles de Venise. La vraie, celle des Vénitiens, pas celle des touristes. On ne voit ni le Rialto, ni San Marco, juste des boutiques, des canaux, des dalles mangées par l'herbe. L'agent immobilier, c'est Judith (Carole Bouquet). Ils tombent amoureux comme on écrit un roman. Du coup, Francis ne peut plus continuer le sien. Autour de lui, deux enfants, qui ont pour essentielle caractéristique de faire défaut. Sa fille, qui disparaît au début du film. Et Jérémie, un jeune garçon désorienté qui sort de prison et le prend comme figure paternelle. Jérémie est le fils d'Anna Maria, qui fut l'amante de Judith. En outre, Francis se persuade que Judith le trompe. Il lui faut donc deux détectives. Anna Maria partira sur les traces d'Alice, la fille de Francis, et ce dernier paiera Jérémie pour prendre Judith en filature dans Venise