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Libération
Portrait

Catherine bien aimée

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Café. A l’affiche dans le dernier film de Christophe Honoré, l’actrice s’est livrée le temps d’une conversation enlevée.
publié le 24 août 2011 à 0h00
(mis à jour le 24 août 2011 à 11h52)

Extérieur jour. Une fin de matinée à Paris au mois d'août. Sur le trottoir d'une rue qui longe le jardin du Luxembourg, on guette son arrivée comme sur un tournage. Elle arrive à pied, efface peu à peu le flou de sa silhouette, se matérialise enfin. Comme dans un film, comme dans les Bien-Aimés, de Christophe Honoré : une apparition.

On a beau faire le journaliste, on a beau la connaître un peu dans la vie et énormément au cinéma, cet habitus est ruiné par cette familiarité singulière : pince-moi je rêve, c'est Catherine Deneuve qu'on embrasse. Et pour elle, on aura toujours les yeux de chimère. D'autant qu'elle aura eu auparavant un geste charmant, une attention délicate. Elle s'est arrêtée sur le trottoir, a fouillé dans son sac, en a sorti son poudrier pour une retouche de dernière minute. Elle se fait belle. Elle est belle. On ne le lui dira pas mais, poudrier pour poudrier, cette saynète nous en rappelle une autre, dans les Demoiselles de Rochefort, quand Catherine-Delphine interrompt le célébrissime duo chanté des sœurs jumelles par une didascalie incantatoire : «Qu'est-ce que j'ai fait de mon poudrier ? Ah, le voilà !» Catherine Deneuve a, entre autres talents, celui de faire oublier qui elle est, LA Deneuve, légende vivante, au profit d'une humanité accorte et bon enfant. Elégance d'elle-même.

Hommage. Asseyons-nous à la terrasse d'un bistro «parce qu'au moins on pourra fumer», dit-elle. Et boire pas mal de