Avant même sa sortie salles demain, La guerre est déclarée nous aura déjà appris une chose : les grands gagnants de Cannes ne sont pas seulement ceux qui repartent avec une palme. Le second film de Valérie Donzelli ne figurait pas au palmarès 2011. Cela lui aurait été impossible, il n'était même pas en compétition officielle. Le film a «juste» ouvert la section parallèle de la Semaine de la critique. Mais le buzz y fut tel (des témoins décrivaient des officiels en larmes, parmi lesquels le ministre de la Culture), qu'il lui donna dix jours durant la plus belle des réputations. On impute même à La guerre est déclarée, en guise de dommage collatéral, la mise à la porte de Frédéric Boyer, directeur artistique de la Quinzaine des réalisateurs, pour n'avoir pas su convaincre la puissante Wild Bunch, qui distribue le film, de lui préférer sa section à la Semaine. C'est dire s'il y a du côté de ce film, produit pourtant avec assez peu de moyens (lire ci-dessous), tourné (et comment !) en famille, une puissance de tornade. On sait aussi depuis quelques jours que les cyclones peuvent au dernier moment se dégonfler en tempête tropicale.
Crabe. Et le retour de buzz menace La guerre est déclarée plus que tout autre film de la rentrée, le public n'aimant rien moins qu'on lui dicte à l'avance ce qu'il doit aimer. Il est peu probable pourtant que ce long métrage échappe à son affection. Il possède en lui quelque chose de prompt à dérider