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Libération

Par-delà la description clinique

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Tourné à l’hôpital Necker et à l’institut Gustave-Roussy, le film rappelle que la maladie est avant tout une histoire.
publié le 30 août 2011 à 0h00

D’accord, c’est un film magnifique, avec des acteurs charmants, intelligents, vifs, toniques, et l’histoire est si «prenante»… Mais quand même, faut-il être sacrément maso pour aimer cette histoire de tumeur ? Et, question subsidiaire : pourquoi diable la narration de la maladie d’un petit garçon, Adam, fils de Roméo et Juliette, sonne-t-elle si juste aujourd’hui?

Ecartons tout de suite le poids du document-vérité : le film a été, en effet, tourné dans les «vrais» services hospitaliers où l’enfant des auteurs avait été pris en charge (en l’occurrence l’hôpital Necker et l’institut de cancérologie Gustave-Roussy de Villejuif), un des médecins a même prêté son bureau et sa blouse. On le sait, le monde de la santé étouffe sous le poids de la technique, le patient est comme dépassé par l’arsenal thérapeutique qu’on lui impose. La force du film est de passer outre, en tout cas de ne pas s’y arrêter, et de revenir au basique : la maladie, c’est d’abord une histoire.

Angoisses chirurgicales. A la question «pourquoi cela tombe-t-il sur nous ?», il y a cette jolie réponse de Juliette : «Parce que l'on est capable de surmonter ça.» Ce qui est évidemment faux : bien des maladies tombent sur des gens qui n'ont ni les moyens ni la force de s'en défendre. Dans ce chaos, chacun, pour s'en sortir, va se raconter une histoire. La sienne. Dans le cancer, cela pullule d'hypothèses et de controverses. Certains patients cherchent des réponses, en inventent, mettent en ava