Menu
Libération

Venise entre vestiges et prestige

Article réservé aux abonnés
Malgré le manque de moyens et sur fond de crise, la 68e Mostra propose une alléchante sélection.
«Les Marches du pouvoir» de George Clooney (la moitié gauche) avec Ryan Goslin (la moitié droite). (DR)
publié le 2 septembre 2011 à 0h00
(mis à jour le 2 septembre 2011 à 17h28)

L'ouverture, mercredi soir, de la 68e Mostra d'arte cinematografico, au Lido de Venise, a permis à la star américaine préférée des Italiens de vérifier son inoxydable popularité. «Il superdivo» George Clooney, ainsi surnommé par la presse locale, a présenté en séance inaugurale son dernier film en tant que cinéaste, les Marches du pouvoir, acclamé d'avance. Le film, très politique comme à chaque fois que Clooney dirige, entend révéler l'envers du décor des primaires de la présidentielle américaine, à travers un jeune idéaliste militant (Ryan Goslin) bien vite désillusionné. Une pré-ouverture plus discrète avait été organisée, en clin d'œil, avec Box office 3D, parodie des blockbusters américains réalisée par Ezio Greggio. «C'est un peu comme si Cannes avait inauguré sa sélection officielle avec Scary Movie !» s'amuse la Repubblica.

Porosité. Difficile pourtant, à ce stade, de se faire une idée de la couleur qui l'emportera cette année à Venise, dont la sélection touffue et riche mêle plus que jamais impératifs de visibilité (parmi les people attendus, Madonna, présentant elle aussi son propre film, W.E.) et exigences cinéphiles affûtées.

La couleur de Venise n’a de toute façon cessé de changer, au fil des siècles et de ses peintres. Turner ou Monet, Tintoret ou Le Titien lui ont donné les teintes successives de l’éternité. Si l’on songe à la vitalité politique de la Mostra de Venise aujourd’hui p