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Libération
Interview

Yvan Attal ne plaisante plus

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Il a explosé dans «Un monde sans pitié», enchaîné les rôles de «bad boy» en demi-teinte, dirigé deux fois sa femme Charlotte Gainsbourg et fait trois enfants. Mais ce fils unique aimerait grandir encore. Alors qu’il s’apprête à remettre sa casquette de cinéaste, rencontre avec un ex-baratineur angoissé.
publié le 3 septembre 2011 à 15h31
(mis à jour le 16 septembre 2011 à 11h42)

C'était une journée d'été à Paris, il pleuvait à verse et Yvan Attal a garé sa Smart sur le trottoir pour s'engouffrer dans le bistrot. Il voulait qu'on se rencontre afin d'évoquer sa présence dans Next. La directrice du style, l'auteur de ces lignes, lui. On s'attendait à un type un peu distant, méfiant, mais c'est un félin qui s'est assis, souple dans ses vêtements sobres et de bonne facture, très drôle dans sa manière de planter ses griffes. « Je suis prêt à parler des heures, j'adore ça. Les images, en revanche, me mettent mal à l'aise. Ces photographes qui te déguisent, te disent de pencher la tête par là, te mitraillent indéfiniment ! Je ne suis pas une actrice, je ne suis pas comme ma femme [Charlotte Gainsbourg] qui elle, y prend un grand plaisir. »

On a bu des cafés, on a ri plus d'une fois. Yvan Attal pratique une méchanceté réjouissante, presque enfantine. Il dit ce qu'il pense de certains de ses films (faits pour l'argent / mauvais scénario), de quelques-uns de ses collègues acteurs (vaguement sympas / prétentieux quand le succès s'en mêle). Dans le milieu confit d'hypocrisie où il évolue, cette franchise doit le faire passer pour un homme qui crache dans la soupe, même s'il ne s'épargne pas dans la liste, à évoquer déboires, rêves inaboutis, regrets (et il en a). On a promis que les photos seraient rapides, qu'on ne lui demanderait pas de sourire («Y'a rien de plus con, non ?»), et quelques jours après, comme promis, il est a