Avant d'être dévoilé, le dernier Philippe Garrel a fait l'objet au Lido d'un buzz inédit s'agissant du cinéaste : on allait y voir, paraît-il, Monica Bellucci nue. En Italie, une telle rumeur prend vite des proportions absurdes, dues à la valeur de l'icône, sans conteste la star du pays. La Bellucci, dans une Italie nostalgique de son grand cinéma perdu, c'est un peu la réincarnation de Sophia Loren et Ornella Muti. «C'est mon père, Maurice, qui m'avait dit que je devrais travailler avec elle, nous confiait Garrel à la sortie de sa projection de gala. Je lui ai obéi, et il avait bien raison. Dès les essais dans le rôle d'Angèle, ça a été OK. C'est une femme humble, mais je tenais à ce que son statut de star agisse comme un précipité chimique sur les autres acteurs.»
La nudité tant attendue décevra sans doute. Elle surgit dès le deuxième plan, mais sous forme d'une chaste odalisque, allongée, face caméra, muette. «J'ai suivi les conseils de Léonard de Vinci, qui recommande de se placer à une distance équivalant à deux fois la hauteur du modèle.»
Miracle. Dans son motif comme sa forme, Un été brûlant fait songer au Mépris de Godard. Parce que Bellucci peut évoquer une sorte de Bardot brune contemporaine. Puis parce que le film s'attache à observer comment une relation amoureuse peut se briser sur un mot de trop, une mauvaise pensée. La toile de fond de cette déréliction est un tournage de cinéma. Enfin, une partie d'<