Depuis quelque temps, quelques années même, cette conviction : il faut faire le portrait de Noémie Lvovsky. Post-it dans un coin de la tête… Que d'autres post-it bientôt recouvrent. C'est que majoritairement, Lvovsky-actrice joue les seconds couteaux. Et réalisatrice, c'est tous les quatre ans, l'opportunité loupée vaut report aux calendes. Et quand elle fait scénariste, c'est encore plus dans l'ombre. Et puis, Lvovsky, s'est-on sans doute dit, aura toujours une actualité, Shiva du cinéma en cours, de l'arty (Desplechin, Bruni-Tedeschi, Bonello) au mainstream (Pascal Thomas). Un côté valeur sûre, stable.
C'est à l'inverse sa dinguerie qui nous attire. Hilarante mais façon dérangeante, déplacée : voilà la Lvovsky que suggèrent ses rôles comme ses films. Une constante qui dépasse le personnage qui l'a popularisée, la mère-mante religieuse clopeuse en jogging des Beaux Gosses - «Tu te masturbais, c'est ça ?» dans un grand sourire. ActricesRire ou hurler, on hésite. Et de la projeter étrange, cocotte-minute.
En chair et en os, Noémie Lvovsky est immédiatement présente, attentive, circonstanciée. On avait demandé une heure, elle en accordera une autre le surlendemain alors qu'happée par la préparation de Camille redouble, son sixième long-métrage. Elle porte des chemises blanches d'homme sur pantalon et baskets, de fines créoles pour unique bijou. Seul excès notable : le cocktail cigarettes-thé. Le chef op Jean-Marc Fabre, coéquipier