On connaissait l'acteur, le voici réalisateur: Mathieu Demy, a présenté à Toronto son premier long-métrage, Americano, dans lequel joue Salma Hayek.
Le scénario: Martin, qui surnage dans une trentaine entre deux eaux, apprend par un coup de fil la mort de sa mère, à Los Angeles, au moment où il hésite à devenir père.
C'est le film d'un enfant de la balle, d'un fou de cinéma qui allume les souvenirs, multiplie les oeillades au spectateur et se filme au volant d'une Ford Mustang rouge sur les routes de Californie, filant sur fond de couchant saturé de néons.
«Bien sûr j'assume les clichés: quitte à rouler en décapotable à LA...!», sourit-il. «Je voulais faire un film de cinéma (il insiste sur le mot), qui mêle la fiction aux souvenirs d'enfance. C'est un film aussi fictionnel que personnel», précise-t-il.
Quand il a surmonté sa peur de l'avion, Martin-Mathieu se rend en Californie liquider ce qui reste du quotidien maternel dont il ne connait pas grand chose à vrai dire. Son premier geste, d'une rare violence, est de vider les placards et jeter tout ce fourbi à la rue.
C'est ainsi qu'il tombe sur l'histoire de Lola (Salma Hayek), petite Mexicaine très proche d'Emilie, qu'il va débusquer dans un sombre bordel de Tijuana, repère de gueux et de bandits à la frontière entre le Mexique et les Etats-Unis.
Voilà pour la fiction. Il recycle aussi les images de Documenteur, le faux documentaire que la mère de Mathieu Demy, Agnès Varda, cinéaste de