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Critique

Liban: créatures de trêve

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Chouf . Dans «Et maintenant on va où?», Nadine Lakadi a des armes pour faire cesser la guerre.
publié le 14 septembre 2011 à 0h00
(mis à jour le 14 septembre 2011 à 11h16)

Et maintenant on va où ? est le nouveau film de Nadine Labaki qui, en 2007, réussissait un hold-up public et critique avec Caramel, film salon de beauté à la fois drôle, intelligent et qui décoiffait la société libanaise tout en lui tendant un miroir en lequel se reconnaître. Le phénomène de société fut tel autour de ce premier film inattendu qu'on ne peut s'empêcher de lire dans ce nouveau titre quelque chose d'une compréhensible peur panique chez la réalisatrice-actrice.

Doigté. La grande force de Caramel, c'était d'avoir montré le Liban tel qu'il est : petit mais bien compliqué. C'est minuscule, un salon de beauté, et il y passe tout le monde, la peau nue ou le cuir chevelu sous le doigté sans concession d'une poignée de femmes amoureuses. Comment réitérer un coup aussi parfait ? En réduisant une fois encore un peu du territoire pour mieux révéler l'absurdité et la connerie de quelques mécanismes humains, pour ne pas dire masculins.

Et maintenant on va où ? s'ouvre ainsi sur une nouvelle poignée de femmes, chrétiennes et musulmanes, avançant ensemble dans une route de montagne. Une procession de femmes qui en ont assez de porter le deuil de leurs maris, de leurs fils. Si les mecs passent leur ennui ou leur peur inhérente dans la guerre, ces femmes, alors, tenteront de les distraire. Pourquoi pas jusqu'en allant faire venir en plein Chouf une troupe de danseuses russes, dont la sensualité exotique va provoquer une tornade