Ala Mostra de Venise, il y a quelques jours, une séance spéciale présentait Mildred Pierce. Pas le classique de Michael Curtiz avec Joan Crawford, mais une nouvelle adaptation signée Todd Haynes. Or, ce film de quatre heures trente a été conçu non pas pour le cinéma mais pour une chaîne de télévision américaine, HBO, et a été diffusé en cinq épisodes. En France, il sera visible à partir du 24 septembre sur Orange Cinéma Séries. Plus proche du roman de James Cain, bien plus sensuel que son illustre prédécesseur, le film permet de retrouver la virtuosité de Todd Haynes et les couleurs de son Loin du paradis. En outre, le film achève de consacrer Kate Winslet comme une actrice époustouflante. Avant Todd Haynes, Olivier Assayas avait lui aussi présenté un film «de télévision» dans un grand festival de cinéma. Et Carlos, biographie du terroriste produite pour Canal +, avait épaté le Festival de Cannes.
Bonne foi. Les signes se multiplient pour démontrer que la fiction à la télévision n'est plus ni le cimetière des éléphants dont le cinéma ne veut plus, ni le laboratoire dans lequel des jeunes gens doués se font les dents pour filer exercer leurs talents sur écran géant. Ce n'est pas nouveau, mais la tendance s'accélère. Il suffit d'ailleurs de jeter un œil à ce qui se déroule, comme tous les ans en mai, du côté des upfronts. Il s'agit de l'annonce aux professionnels des grilles de programmes avec, à la clé, les informations sur