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Mel Gibson redéchaîne les passions

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Polémique . L’acteur et cinéaste divise encore avec son projet de film sur le héros juif Judas Maccabée.
Mel Gibson au tribunal le 3 août 2011. (REUTERS)
publié le 16 septembre 2011 à 0h00

Placer Madoff à la tête de la commission de réglementation et de contrôle des marchés : c'est une des formules choisies, sur CNN, par le rabbin Marvin Hier, doyen du Centre Simon-Wiesenthal, pour dénoncer le passionnant projet officiel de Mel Gibson, après Apocalypto. A 56 ans, l'acteur star et cinéaste australo-américain inclassable va filmer la vie de Judas Maccabée pour Warner Bros. «C'est une insulte aux juifs», juge le religieux, donnant le ton à une vague de protestation.

Sinistrée. Judas Maccabée, qui dirigea la révolte des juifs contre les Séleucides, au IIe siècle avant Jésus-Christ, est commémoré chaque année par la fête de Hanouka. «En tant que héros du peuple juif et héros universel dans le combat pour la liberté religieuse, Judas Maccabée mérite mieux…» a ainsi enchéri Abraham Foxman, de la Ligue antidiffamation. Il faut dire que le récent hommage vibrant de Jodie Foster à Mel Gibson (pour qui elle a créé sur mesure le personnage central pathétique de son long métrage le Complexe du castor) n'a pas suffi à restaurer la réputation sinistrée de l'acteur à Hollywood. Les violences conjugales présumées du père de huit enfants sur Oksana Grigorieva, son ex-compagne chanteuse, ne sont pas seules en cause.

En 2004, son phénoménal la Passion du Christ, péplum ultime filmant le chemin de croix en araméen vériste, était aussi absurdement taxé de complaisance suppliciaire que d'antisémitisme. Malgré les