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Libération
portrait

Charlotte Valandrey, l’attrape-cœur

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Séropositive et greffée cardiaque, l’actrice se raconte qu’elle revit avec la mémoire cellulaire de sa donneuse.
Charlotte Valandrey à la sortie de l"Elysée après une rencontre avec Sarkozy, en juillet 2007. (REUTERS)
par Céline Walter
publié le 22 septembre 2011 à 0h00

Charlotte Valandrey a 16 ans. Elle incarne Nadia dans Rouge baiser. En cette année 1985, le cinéma hésite entre deux Charlottes, avant de récompenser la prénommée Gainsbourg. Les oscars n'auront plus à choisir. Dès l'année suivante, Charlotte Valandrey apprend sa séropositivité et disparaît des plateaux. Depuis, elle cible une autre récompense : jouer sa vie comme un rôle. Il y a ces existences que l'on traverse, lisses et transparentes, et pour lesquelles il n'y a pas lieu de se battre jusqu'à la fin. Et il y a les couleurs de la vie acharnée de Charlotte Valandrey. Rouge sang, blanches blouses, fauves amoureuses…

A 43 ans, elle sait ce que vivre veut dire. De battre son cœur s'est arrêté un 4 novembre 2003 à l'hôpital Saint-Paul à Paris. Laissée pour morte quelques heures puis réchauffée par un myocarde servi on the rock. Huit ans après la transplantation, la greffe a bien pris possession de sa poitrine. Voire plus, pense-t-elle. Charlotte Valandrey confie, dans un livre témoignage, être en proie à des cauchemars récurrents qui lui font revivre la mort de sa donneuse. Elle se découvre des comportements et des goûts, pour le vin et la tarte au citron, qui seraient aussi ceux de sa donneuse. Puis finit par le plus grand hasard des rencontres dans les bras d'un mystérieux fan amoureux qui n'est autre que le veuf de sa donneuse. Alors ? Pendant que les uns font acte de foi et s'en remettent à saint Augustin : «Ne te demande pas si c'est vrai mais plutôt ce que cel