Le festival Lumière, dont la troisième édition s’ouvre à Lyon aujourd’hui, a accompli un tour de force discret et pourtant remarquable : dans un Hexagone saturé de festivals de cinéma – dont certains, vénérables, luttent pour leur survie –, il fait figure de nouveau-né triomphant. En deux éditions, il s’est imposé comme un rendez-vous cinéphile de premier choix, à la fois pour la qualité de son menu et la réponse enthousiaste du public à cette offre. L’entregent de son maître d’œuvre n’y est sans doute pas étranger : l’infatigable Thierry Frémaux, délégué général du Festival de Cannes, connaît la musique festivalière mieux que personne (ainsi que ses diverses partitions : les personnalités, l’organisation, le cinéma, les relations publiques, le bourgogne…).
On pourrait ajouter, pour expliquer ce succès, que la région et la ville n’ont pas non plus trop mégoté leur soutien au petit dernier des grands festivals français. Ou encore que Lyon, berceau du film, était prédestiné à réussir une célébration annuelle du cinéma et que la polysémie du nom de Lumière ajoute une touche fatale à sa puissance de séduction. Tout cela a fini par composer une alchimie rare, après laquelle courent tous les organisateurs de ce genre d’événements, mais dont il n’existe aucune recette. Rien ne devrait empêcher cette alchimie de se prolonger cette année, si l’on en juge par le programme qui s’étend jusqu’à la fin de cette semaine, et qui ne répond qu’à un seul mot d’ordre, universaliste et non compét