Au festival du cinéma américain de Deauville, ce sont souvent les acteurs et actrices d'Hollywood qui font l'objet de toutes les attentions. Cette année, c'est un cinéaste de 41 ans, Nicolas Winding Refn, qui était dans le viseur général. Six mois après le prix de la mise en scène à Cannes obtenu avec Drive, le Danois est toujours euphorique. Il y a de quoi. Le metteur en scène travaille à plusieurs projets, dont deux en compagnie de Ryan Gosling, avec lequel il est devenu inséparable. Avant de s'envoler pour le festival de Toronto, il a dévoilé les secrets de la fabrication de son bolide pop-art ultra-stylé.
Vous avez écrit les scénarios de tous vos films (la trilogie Pusher, Bronson, Valhalla Rising…), mais pas celui de Drive. Ça vous a troublé ?
Pas vraiment parce que je l'ai beaucoup retouché, avec l'aide de Hossein Amini qui est l'auteur du premier scénario, d'après le roman de James Sallis. J'ai entendu dire que Universal avait acheté les droits du livre sans l'avoir lu. En tout cas, ils avaient sur les bras un roman existentiel de 100 pages dont ils ont gardé le titre et environ 10% de son contenu pour en faire un film de poursuite en voiture. Le projet avait été développé pour Hugh Jackman, assorti d'un budget de 60 millions de dollars [44,5 millions d'euros, ndlr], probablement dans le genre d'une licence comme Fast & Furious. Mais les choses ont traîné. Universal a approché d'autres réalisateurs, dont Neil Marshall, mais rien n'a abouti. Finalement, Ryan Gosling a fini par le lire, sur les conseils de son ami Mark Platt, l'un des producteurs du film. Et il a immédiatement ac