UN ÉTÉ BRÛLANT de Philippe Garrel, 1 h 35.
«Bien sûr, le Mépris est l'atome de base du film, un motif. Comme les peintres, encore une fois, on peut retravailler, chacun son tour, un sujet, par exemple l'Annonciation», dit Philippe Garrel, à propos de son nouveau film avec Monica Bellucci en néo-Bardot 2011 et le beau brun Louis Garrel, couple déchiré dans la Rome éternelle. La toile de fond de cette déréliction sentimentale est un tournage de cinéma. C'est aussi la dernière apparition de Maurice Garrel, décédé en juin.
L’APOLLONIDE, SOUVENIRS DE LA MAISON CLOSE de Bertrand Bonello, 2 h 02.
Un chef-d'œuvre en huis clos dans le luxe étouffant d'une maison de tolérance à la fin du XIXe siècle, qui a fait sensation à Cannes. Bertrand Bonello ose tout, le temps en apesanteur, la violence faite aux femmes, l'érotisme qui perle à chaque image, la complicité hors normes des actrices envoûtantes et nacrées… Et puis Baudelaire en perfusion d'opium pur : «Le plaisir vaporeux fuira vers l'horizon / Ainsi qu'une sylphide au fond de la coulisse…»
CECI N’EST PAS UN FILM de Jafar Panahi et Mojtaba Mirtahmasb, 1 h 15.
Ce non-film est le geste déchirant du cinéaste iranien Jafar Panahi, condamné par l’injustice de son pays à ne pas sortir d’Iran et à ne pas travailler pendant vingt ans. Puisqu’on lui interdit de réaliser des films, Panahi en déduit qu’on ne lui interdit pas d’être acteur, ni de lire des scénarios. Six autres cinéastes ont maille à partir avec les au