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Libération
Billet

Une politique des acteurs

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par BAYON
publié le 5 octobre 2011 à 0h00

«Surgi de nulle part pour notre plus grand plaisir, voilà l'illustre inconnu Ryan Gosling ; qui ne l'est plus (inconnu) de l'instant où il paraît et où son personnage imprime sa marque de naissance étincelante. Aussitôt familier et roboratif tel un bon copain de déconnage filmique qu'on retrouve de loin en loin, Ryan Gosling est le nouveau venu parfait galvanisant la saison. Plastique, piaffant, blond, bel Hermès anonyme"aux portes de la loi" à peine prognathe, Ryan Gosling fait le film, en gamin éprouvé ensemble brillant et défaillant. Vingt-deux ans d'indolence chargée à cran, Ryan Gosling a des yeux de chien battu bleu-fer et un moral d'acier, des airs de Tim Roth croisé DiCaprio et Brad Pitt. Très Norton au fait, pour le meilleur, un côté Bibi Fricotin qui devrait lui profiter (en futur Tintin Spielberg ?). Gosling fait tout avec un faste sobre délectable. Métal poli melvillien, sex-appeal vierge narquois, sa mate aura dorée chiffre 24 carats fastoche.» Ce portrait qui pourrait légender l'affiche bleutée de Drive, date de cinq ans. Ainsi préemptions-nous Ryan Gosling, superstar 2011 alors indiscernable, au creux de la Faille oubliée. Entre Reese Witherspoon dans Freeway, six ans avant le crossover la Revanche d'une blonde, et l'Edward Norton de Down in the Valley dès les Joueurs. La sympathie de parti pris. Comme on dit politique des auteurs, une politique des acteurs. Le navet Crazy, Stupid, Love, u