Le Metropolis de Fritz Lang (1927) est à l'honneur à la Cinémathèque de Paris (1). Pour le géographe, ce film tient une place centrale dans la représentation des villes au cinéma.Washington Monument qui s'écroule sur la Maison Blanche dans 2012, l'archipel de lieux romains parcouru par Nanni Moretti sur sa vespa en dix minutes dans Journal intime, ou encore la géographie sens dessus dessous d'APropos de Nice de Jean Vigo sont - parmi tant d'autres - des exemples qui permettent d'affirmer que les cinéastes créent les villes qu'ils figurent. Qu'ils tournent dans les lieux réels, qu'ils ne fassent que s'y référer directement ou non, ils produisent des géographies urbaines parfois dilatées, souvent contractées ou exagérées, toujours reconstituées par le spectateur à partir des lieux vus à l'écran.
Le géographe se prend alors à rêver d'un atlas des villes, des territoires cinématographiques, convaincu qu'il y a du sens à trouver dans ces espaces construits à des fins artistiques, reflets déformés et déformants du monde que l'on habite. L'un des chapitres traiterait forcément des villes futuristes et de Metropolis en particulier, qui a exercé une forte influence sur de plus récentes urbanités d'anticipation, de Blade Runner au Cinquième Elément.
Mais comment en faire la géographie ? En en dressant une carte ? Plutôt la coupe : pour rendre compte de la manière dont le réalisateur a cadré sa ville, mais s