Une puissante odeur de sapin a envahi les hauteurs d'Hollywood. A en croire analystes et journalistes américains, la technologie 3D serait si proche de l'agonie qu'il faudrait organiser ses obsèques toutes affaires cessantes. En cause, une cascade de résultats négatifs au box-office américain depuis un an. Toy Story 3 ou Shrek 4, pourtant calibrés pour attirer tous les publics, ont gagné moins d'argent en 3D qu'en 2D, tandis que des nanars comme Destination finale 5 se prenaient des gamelles humiliantes. Plus préoccupant encore, des films très grand public comme le dernier Pirates des Caraïbes ou le Choc des Titans étaient d'une telle médiocrité technique en relief qu'ils ont fait fuir le public juvénile, dont la sage devise pourrait se résumer désormais : «Si c'est 3D, c'est mauvais.»
Embarassant. C'est donc dans une atmosphère funèbre qu'Hollywood attend la sortie des Aventures deTintin. Le film de Spielberg, de même que le Hugo Cabret de Martin Scorsese (prévu le 14 décembre), ont, pour les plus optimistes, des allures de dernière chance. Pour une technologie qui devait résoudre tous les maux du cinéma (piratage, chute du nombre d'entrées en salles aux Etats-Unis, essoufflement du marché de la vidéo), cela est embarrassant. Mais un peu mérité. Les exploitants américains, avec l'appui des studios, ont augmenté leur tarif pour les projections en relief, dépassant allégrement le