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Interview

«Spielberg lit, trouve ça super, et téléphone à Hergé»

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Stéphane Sperry, producteur exécutif, raconte dix ans de négociations.
Image extraite de «Tintin et le secret de la Licorne». (DR)
publié le 24 octobre 2011 à 0h00

C'est un Français, Stéphane Sperry, Tintinmaniaque, ex-patron de Canal + aux Etats-Unis, qui, depuis près de dix ans, a œuvré à monter le mariage de Spielberg et Tintin. Producteur executif du film qui sort enfin, il fait, pour Libération, le récit de la saga.

Comment vous êtes-vous retrouvé dans ce long processus de «Tintin va à Hollywood» ?

Par Babar. En 1986, j'ai démarré la filiale de production de Canal +, Ellipse, et on s'est lancé dans l'animation avec une grande série : Babar. Après, je n'ai plus eu qu'une obsession : produire Tintin. Donc, je vais voir sa veuve, Fanny Remi - Hergé s'appelait alors Georges Remi d'où les initiales RG . Fanny avait promis à Hergé qu'il n'y aurait pas de déclinaison de Tintin par d'autres dessinateurs. Un dilemme pour les veuves - Blake et Mortimer, par exemple, a eu des suites. Fanny Remi, elle, a figé l'œuvre. Alors j'ai passé un an à la rassurer sur Tintin en série télé. Fanny Remi et Nick Rodwell - qui commençait à prendre du pouvoir dans la société [Moulinsart, chargé de l'exploitation commerciale de l'œuvre d'Hergé, ndlr] et qui, plus tard, a épousé Fanny - ont été convaincus. On a produit la série animée Tintin qui sera diffusée sur France 3, M6, HBO aux Etats-Unis et dans 64 pays…

Du dessin animé comment en arrive-t-on à une superproduction en 3D ?

Je naviguais entre la France et les Etats-Unis, je finis à Los Angeles, patron de Canal +. En 2002, je démissionne, mais Universal me propose de rester sur des projets de films