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Libération
Critique

L’égypte éclectique de Cinemed

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Festival. A Montpellier, les Egyptiens ne sont pas que révoltés.
publié le 26 octobre 2011 à 0h00

Que présenter du septième art égyptien après une révolution ? A Montpellier, les organisateurs du 33festival de cinéma méditerranéen ont exploré trois voies. La première, facile, est celle du documentaire. Dans Tahrir, place de la libération, l'Italien Stefano Savona porte un regard interrogateur, simple et émouvant, sur les hommes et les femmes qui ont occupé la place désormais célèbre. La seconde voie est classique : «Faire un rapprochement avec ce qui se faisait de mieux dans le cinéma égyptien, en prenant le point de vue politique des films de Youssef Chahine», relate Christophe Leparc, coprogrammateur de Cinemed. Ainsi, les spectateurs pourront (re)voir quatre longs métrages du réalisateur décédé en 2008, dont le Retour de l'enfant prodigue, tourné en 1976, témoigne des espoirs politiques déçus.

Résistance. La troisième voie, la plus intéressante, va puiser dans la matière contemporaine d'un cinéma prérévolutionnaire, où mûrissaient déjà les graines de la révolte. Avec les Femmes du bus 678, Mohamed Diab signe un film engagé corps et âme dans le soutien aux femmes victimes de harcèlement sexuel. Une violence évoquée à travers trois personnages féminins d'origine et de position sociale différentes, que va unir une soudaine énergie de résistance. Fayza, femme pauvre et voilée, se refuse à son mari qui ne l'a épousée que «pour ça» et épingle le sexe des hommes jouant à frotti-frotta dans les bus bond