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Alan Clarke, mecs plus ultra

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Mécanique. Violence narrative et audace formelle chez ce Britannique apôtre d’une culture prolo alcoolisée et antisociale.
publié le 2 novembre 2011 à 0h00

Bien avant de penser à faire du cinéma son métier, Alan Clarke avait quitté son Liverpool natal et son boulot d'ouvrier pour franchir l'Atlantique, histoire de goûter à l'Amérique. A défaut d'avoir pu embrasser la carrière de cow-boy à laquelle il aspirait, il écopa d'un job de mineur au Canada avant d'y prendre des cours d'art dramatique et de techniques de cinéma. C'est peu dire que ce sujet de Sa Majesté, né en 1935, amateur de picole et pas timide à la séculaire tradition britannique de la bagarre de bar, avait le goût de l'aventure, que ce soit au fond d'une mine à l'autre bout du monde ou derrière l'objectif d'une caméra. Dans l'explosion créatrice de la télévision british des années 60, il s'est imposé comme un des réalisateurs les plus audacieux. Un des plus radicaux aussi dans la représentation de l'Angleterre de la «lad culture», des laissés-pour-compte d'une classe ouvrière broyée, pour lesquels il a toujours su trouver l'exacte bonne distance, sans misérabilisme ni fausse pudeur.

Fauves. Le coffret de quatre films en trois DVD qui sort actuellement est donc une grande première et une excellente nouvelle. Car, en France comme dans la plupart des pays hors Grande-Bretagne, Clarke reste une énigme de la cinéphilie : méconnu du grand public et source d'inspiration pour ses contemporains. Entre autres pour Harmony Korine, qui en a fait l'une des principales références de son cinéma, ou Kim Chapiron qui, pour son Dog Pound, avait soign