En 2007, le documentariste Ken Burns livrait The War, une fresque magistrale sur la Seconde Guerre mondiale vue et vécue par les Américains. Quinze heures d'images du front, ou plutôt des fronts, entrecoupées de celles, plus intimes, de la vie quotidienne bouleversée de quatre villes des Etats-Unis. Le coffret «l'Amérique en guerre» en est le complément précieux. Il s'agit de la compilation des films de propagande réalisés par des pointures d'Hollywood des années 40 : John Ford, Frank Capra, George Stevens, John Huston, William Wyler, Anatole Litvak…
A soixante ans de distance, ces deux objets répondent à la question que se posaient les Américains en âge de revêtir l’uniforme : pourquoi et pour qui allons-nous nous battre ? A ce propos, il est recommandé de découvrir le livret de l’historien Frédéric Laurent qui introduit le contexte dans lequel ces cinéastes allaient s’engager. Certains de loin, d’autres au plus près du feu, fondant au passage une école documentaire américaine encore balbutiante.
Parmi cette douzaine de films, certains sont restés célèbres. Comme Memphis Belle, odyssée d'une forteresse volante signée Wyler, ou Que la lumière soit, de Huston, longtemps censuré, qui décrit les effets traumatiques de la guerre sur les soldats rentrés au pays, sans oublier le sidérant Nazi Concentration Camps, de Stevens, montage des charniers et des prisonniers. D'autres, plus rares, de Capra et de Litvak, consistaient à préparer l'Amérique au