Le mois dernier, lors du plénum du Parti communiste, les dirigeants chinois ont adopté une directive visant à élargir l'«influence» de la culture chinoise. La deuxième économie mondiale s'est engagée à «protéger sa sécurité culturelle» et à rehausser son soft power, sa capacité d'influence par des moyens non coercitifs, comme la culture.
Mais en matière de cinéma, le rayonnement international de la Chine reste très limité, à l'image de l'indifférence qui entoure les Coqs d'or, trophées attribués chaque année depuis 1981 par l'Association du cinéma chinois.
Pour les réalisateurs, le carcan imposé par la propagande du Parti et la censure restent d'importants obstacles à surmonter, surtout pour rivaliser avec les superproductions hollywoodiennes. «Vous ne pouvez pas imposer une camisole aux artistes et les faire concourir comme des athlètes. La culture n'est pas monolithique. Elle doit être diversifiée», selon Zhou Liming, un critique culturel.
Chen Daming, réalisateur d'un remake de What Women Want, assure que la censure rend difficile la réalisation d'un large éventail de films contemporains. La censure ne permet pas selon lui de décrire des antagonismes forts, nécessaires aux polars. «Sans un méchant, un gentil n'a plus aucun rôle et il est difficile de faire des films contemporains, car les polars aujourd'hui ne passent pas la censure», raconte-t-il. Ce qui ne gênent pas certains. «Le gouvernement se sert de la culture