Au cours des dernières années, un paradoxe a vu le jour, révélé par Internet. On a cru un moment que la critique de cinéma n'allait bientôt plus être qu'une constellation d'étoiles et de «j'aime-j'aime pas» des réseaux sociaux, tendance portée par une défiance historique à l'encontre de la critique officielle (celle des Cahiers, de Positif et des «médias de référence») et accentuée par le site désormais en position dominante Allociné. Finalement, ce n'est pas le cas. Le Web a également vu se développer des sites et des blogs d'analyse à l'ancienne, une fièvre de discours et d'échanges sur le cinéma : Critikat.com, Cineklectic.wordpress.com, Louvreuse.net, Independencia.fr, Senscritique.com, etc. Comment ne pas être surpris, en surfant sur Allociné, de découvrir sous certains avatars plus de 1 500 posts, certes plus ou moins rédigés au fil du clavier, mais qui articulent des points de vue singuliers et souvent tranchés de spectateurs-consommateurs avalant de la projo en dégainant tous les jours ou presque leurs cartes illimitées ? Coups de gueule, lambeaux d'articles ou thèses de troisième cycle, en fouillant, on trouve de tout. Le modèle roi reste cependant, à travers le système des notes et des étoiles, celui du consumérisme de masse, dont le philosophe Adorno écrivait jadis que ce qui importe aux fans «est la sujétion en tant que telle, l'identification. […] Le
Retour d’acide critique
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publié le 9 novembre 2011 à 0h00
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