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Libération
portrait

Charles Berling Courant d’airs

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L’acteur directeur de théâtre à la vitalité suractive écrit sur sa mère et passe à la chanson, poussé par son amie Carla.
publié le 10 novembre 2011 à 0h00

Charles Berling dit qu'il est «prisonnier du temps» et qu'il est «suractif», et le terme reviendra dans la bouche de tous ceux qu'on consulte à son sujet. Suractif, il est donc pressé, une voiture l'attend pour l'emmener sur un tournage, et il faudrait grignoter des minutes en secouant d'un bon coup l'arbre fruitier où poussent les lieux communs. Comment faire pour qu'ils dégringolent tous en même temps, afin qu'on accède, à toute vitesse, à une parole inédite ? Qu'est-ce qui bloque ? Peut-être les écouteurs, qu'il a retirés de ses oreilles et posés sur la table basse, sans les désactiver. On n'arrive pas à s'abstraire des bruits parasites, comme si on écoutait la radio entre deux stations. Les ts-ts-ts rythment les propos.

Rien ne s’oppose à ce qu’il dit, la conversation est aimable, mais il faudrait des années pour retirer les couches de guimauve langagière qui s’échappent de nos bouches, et nous protègent peut-être du froid, et de toute imprudence. «Ah, non !» contredit le directeur de théâtre Jean-Louis Martinelli. Ils ont monté quatorze spectacles ensemble, cela signe une amitié. Martinelli : «Charles est quelqu’un qui aime le débat, au contraire. Il n’est jamais rassasié. Il traverse l’existence à deux cents à l’heure. Avec lui, la discussion est très vite passionnée, mais peut-être qu’il apprend à maîtriser ses pulsions.» Le metteur en scène ajoute : «Il est exigeant et fougueux.» OK. Mais qui peut revendiquer être l’inverse