Robert Guédiguian, réalisateur, producteur et scénariste, est né en décembre 1953 à Marseille dans une famille ouvrière. Après des années de formation notamment au sein du Parti communiste, il réalise ses premiers films au début des années 80. Se qualifiant de «cinéaste de quartier», il filme pour beaucoup à l'Estaque, faubourg de Marseille, s'entourant d'une troupe de techniciens et d'acteurs qui lui resteront fidèles : Jean-Pierre Darroussin, Gérard Meylan ou Ariane Ascaride, son épouse. En 1997, le succès de Marius et Jeannette sort son cinéma de la confidentialité «militante». Les Neiges du Kilimandjaro est son 17e film.
Quelle envie vous a porté ?
L'envie de faire pleurer. Ce qui m'est arrivé en relisant le poème de Victor Hugo les Pauvres Gens. Il y a là-dedans un élan de bonté qui m'a emporté. Les Pauvres Gens devait être le titre du film. Ce qui me permettait d'éviter quelque chose comme «la classe ouvrière». C'est un concept qui, y compris quantitativement, est périmé. Ce qui ne veut pas dire, comme s'en réjouit le capitalisme le plus stupide, que les ouvriers ont disparu. Ils ont muté, il y a de nouveaux ouvriers comme il y a de nouveaux pauvres. Ensuite, l'histoire s'est construite, comme d'habitude, en bavardant à table avec mon coscénariste, Jean-Louis Milesi. Je ne peux pas écrire de scénario définitif tant que je ne suis pas capable de raconter le film à un tiers du début à la fin.
L’autre texte cité dans le film, c’est le discours à la jeunesse prononcé par Jean Jaurès au lycée d’Albi en 1903…
Généralement, on ne connaît de ce texte qu'une seule