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Billet

Vampires, les canines de l’intégrisme

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publié le 16 novembre 2011 à 0h00

L'ordre moral s'immisce partout. Après les prières et les œufs pourris des intégristes cathos anti-Castellucci, voici les vampires culs-bénits. Longtemps, le vampire de base a été considéré au cinéma comme un sympathique partouzeur bisexuel vaguement gothique et toxico. Le succès mondial de Twilight, série de romans de l'Américaine Stephenie Meyer, et de leurs adaptations à l'écran a transformé ce personnage (Dracula, 1 300 ans, drogué, prostitué) en une figure propre, mainstream et, surtout, puritaine. Après trois premiers chapitres qui ont fait du jeune Robert Pattinson et de Kristen Stewart des idoles teenagers, voici que sort aujourd'hui Révélation, réalisé par Bill Condon, première partie du dernier volet de la saga. Les trois premiers films carburaient à l'amour impossible entre la jeune Bella, une humaine rebelle, et Edward, un vampire néoromantique. La question en suspens était sexuelle : quand coucheront-ils enfin ensemble ? Pas évident, parce que si lui cède au désir, il mord l'aimée et lui refile le virus vampirique. Sauf s'ils se marient. On y est : robes blanches, bénédiction parentale, disputes familiales, lunes de miel sur une île brésilienne (?!). La force de Twilight est d'éculer les clichés sans une ombre d'ironie. Quand vient enfin la baise tant attendue, le résultat est dramatique. Non pas que Pattinson soit un mauvais coup - il est si excité que le corps de son épouse en garde des stigmates -, mais, manque de bol, elle