Un baiser sur la bouche, des mains qui se serrent, et des regards langoureux… On ne peut pas dire que Clint Eastwood ait forcé sur l'érotisme dans son dernier film sur le directeur-fondateur du FBI, J. Edgar Hoover, mais pour certains, c'est déjà trop. Le long métrage J. Edgar (prononcer «G. Edgar»),sorti le 11 novembre aux Etats-Unis (le 11 janvier en France), n'a engrangé pour l'instant que de modestes recettes (11,6 millions de dollars - 8,6 millions d'euros - le premier week-end), mais il a réveillé une vieille polémique sur l'homosexualité présumée d'une des figures les plus contestées de l'Amérique du XXe siècle.
Plastique. En deux heures et dix-huit minutes, Eastwood est parvenu à raviver une querelle qui divise les historiens quant à la relation qu'entretenait Hoover avec son adjoint à la plastique impeccable, Clyde Tolson. Héros pour les uns, despote pour les autres, Hoover a servi sous neuf présidents depuis les années 20, avec l'obsession de donner la chasse aux communistes et aux «subversifs» en tout genre. Soupçonné de magouilles et de corruption, il avait fait de Tolson son confident, au point de le désigner comme le seul bénéficiaire de son testament (Hoover est décédé en 1972). Et le film d'Eastwood, s'il ne montre pas grand-chose, ne laisse pas beaucoup de doutes sur le fait que les deux hommes étaient liés par autre chose qu'une simple camaraderie. Dans l'une des scènes, Tolson embrasse Hoover sur la bouche après une disp