Djinn Carrénard, 30 ans, né à Haïti a décidé de mener jusqu'au bout l'aventure Donoma en free style ou franc-tireur. Pour se faire une place, il rue dans les brancards. Avec ses comédiens, il est parti sur les routes de France en bus customisé pour défendre Donoma et porter la bonne parole de l'indépendance. Il a rédigé pour Libération le journal de bord de cet abordage.
«La distribution, c'est l'étape où un film rejoint les salles de cinéma, il va vers son public. Beaucoup de gens croient que quand un film cartonne, ça ne repose que sur l'engouement du public. Ils se trompent. Quand un film marche en salles, c'est avant tout grâce à une stratégie de distribution. En 2010, Donoma est sélectionné à Cannes dans la sélection Acid, je pars à la rencontre des professionnels du cinéma. L'accueil a été au-delà de mes espérances : le public, les propriétaires de salles, les réalisateurs, tous étaient encourageants et enthousiastes, ouverts à la nouveauté. Les distributeurs, eux, ne l'aimaient pas. Ça m'a toujours fait marrer quand un distributeur ou un sélectionneur de festival nous a opposé ses goûts personnels avec l'envie de leur balancer : "Comment te dire ? Ta mission est d'intérêt public, tu n'es pas en train de composer ta collection de DVD perso, tu décides de ce que le peuple de France va voir au cinéma, alors tu te dois d'être un peu moins subjectif que le commun des mortels." A l'heure de la crise économique, de la font