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Libération
Critique

«Time out» en temps et en or

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Andrew Niccol revisite, façon SF, l’adage bien connu «le temps, c’est de l’argent».
«Time Out». Justin Timberlake, en progrès rayon acteur, en Clyde du futur. (DR)
publié le 23 novembre 2011 à 0h00

«La richesse véritable signifie le développement de la force productive de tous les individus. Dès lors, ce n'est plus le temps de travail, mais le temps disponible qui mesure la richesse.» Cette petite phrase aurait pu servir de pitch à Time Out. Pourtant, elle n'est pas d'Andrew Niccol, scénariste et réalisateur du film, mais de Karl Marx dans son Introduction générale à la critique de l'économie politique, ouvrage qui ne figure sans doute pas parmi les livres qu'Hollywood désire adapter toutes affaires cessantes. Et c'est un tort.

Car en passant au tamis d'une lecture marxiste la définition de son futur de cauchemar, Niccol développe l'une des idées les plus séduisantes que le cinéma américain d'action a mis en scène ces dernières années. Le cinéaste n'en est pas à son coup d'essai : il est l'auteur de Bienvenue à Gattaca, qu'il avait mis en scène en 1997, et du scénario du Truman Show que Peter Weir avait réalisé en 1998.

Pelote. Cette fois, Niccol s'attaque de front à la question de la lutte des classes et d'un ultralibéralisme en roue libre, imaginant un monde détraqué dans lequel le temps a remplacé l'argent comme valeur universelle. Tous les humains ayant été génétiquement modifiés, de sorte que personne ne dépasse l'âge physiologique de 25 ans, c'est donc le temps de vie qu'il reste à chaque individu qui gouverne. Chacun est affublé d'une horloge électronique dans le bras, égrenant seconde par seconde, son