Menu
Libération
Critique

A Vienne que pourra

Article réservé aux abonnés
Trilogie inédite en France de l’Autrichien Axel Corti.
«Welcome in Vienna» (DR)
publié le 30 novembre 2011 à 0h00
(mis à jour le 30 novembre 2011 à 17h10)

On peut voir les trois parties d'affilée, en six heures, ou séparément : Dieu ne croit plus en nous,Santa Fe, Welcome in Vienna. C'est un film fleuve autrichien dont seul le dernier volet était sorti en France en 1986. Gros succès, tombereau de prix internationaux. On comprend. Une narration aux oignons, des portraits nuancés, saisis dans l'action, sans héroïsme parachuté, dont les ficelles ne sont jamais tirées par un happy (ou deadly) end. Evénements et accidents arrivent, motivés par rien, un cheveu, une «connerie», comme le déclare le scénariste de la trilogie, Georg Troller, 90 ans (Libération du 26 novembre) et dont Welcome in Vienna constitue l'autobiographie. Ci-dessous, il raconte comment ses "camarades" le traitèrent après l'Anschluss et ce que les Américains pensaient des Juifs immigrés.

La restauration numérique rend à cette fresque non pas sa modernité (zéro rupture zazou) mais son classicisme sans âge, indemne du style eighties qu'on pourrait craindre. C'est filmé contemporainement, au plus près de la mémoire de ses auteurs, comme une sarabande de relations humaines, psychiques, physiques, tendues entre espoir et colère. Avec ses traîtres déprimés, ses schpountz courageux, ses braves animés de passions honteuses et, même, une fille de colonel nazi réchappée de toute idéologie…

La première partie suit d’abord Ferry Tobler, adolescent juif viennois dont le père est tué durant la Nuit de cristal