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Libération
Critique

L’adieu aux lames

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Epidémie de suicides chez les samouraïs déliquescents du XVIIe siècle. Saignant.
publié le 30 novembre 2011 à 0h00

Entre sa présence en compétition officielle au dernier Festival de Cannes et sa sortie aujourd'hui en salles, Hara-Kiri est passé de 3D à 2D sans qu'on puisse dénicher une explication raisonnable à cette décision. Du coup, on cherche si cet aplatissement nuit à sa vision. La perte est évidente non pas tant dans les scènes de baston que dans la deuxième partie du film, où la succession des transparences pour atteindre le fin fond d'une maison où agonise une des protagonistes, fut d'évidence tournée en fonction d'une 3D idéale pour exprimer la profondeur du champ. Mais le film résiste à cette perte et son récit, lui, ne perd pas de relief.

Une histoire d'arnaque au suicide rituel (seppuku) dans le Japon du début du XVIIe siècle, période de paix où les samouraïs, maîtres de guerre, sont au chômage. Sans ressources, certains demandent à accomplir l'éventration «sacrée» dans le cadre d'un clan prospère, espérant que leur requête sera rejetée et, pour éviter l'humiliation, compensée par de l'argent.

Hanshiro (Ebizo Ichikawa, superstar du théâtre Kabuki et ici superacteur physique) est un de ses candidats au suicide truqué. Il se présente aux portes de la résidence du clan Li. Dont le chef, Kageyu (Koji Yakusho), tente de le dissuader en lui racontant qu'un jeune homme, Motome (Eita), lui a adressé récemment la même requête, et que cela a viré à la charcuterie pénible. De fait, on doit subir en temps réel une scène d'éventration au poignard de bambou qui confirme