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Libération

Naissance d'un gang de filles

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En 2008, dix-sept lycéennes américaines décident de tomber enceintes au même moment. Delphine et Muriel Coulin ont adapté ce fait divers pour leur premier film, «17 filles». «Next» a rencontré les cinq actrices principales. Rondement subversif.
De gauche à droite, Louise Grinberg, Yara Pilartz, Roxane Duran, Solène Rigot et Juliette Darche. (Jonas Unger pour Next)
publié le 3 décembre 2011 à 18h22
(mis à jour le 14 décembre 2011 à 11h03)

Deux sœurs réalisatrices, Delphine et Muriel Coulin, un premier long métrage, une ville de bord de mer tournée vers l'ouest, dos à la capitale et loin du milieu du cinéma. 17 filles n'est pas un film générationnel, petites pouffes barbantes saisies entre SMS, fringues et histoires de mecs foireuses.

C’est l’évocation d’une utopie collective menée par dix-sept lycéennes qui décident de tomber enceintes en même temps. Façon de réinventer leur existence dans une ville qui offre pour seul horizon la mer. Delphine et Muriel Coulin sont nées à Lorient. C’est là qu’elles ont tourné durant l’été 2010.

Le film à peine monté, tout s’est emballé : sélection à Cannes à la Semaine de la critique, prix Michel d’Ornano au dernier festival de Deauville, sortie au cinéma le 14 décembre. Genèse d’une œuvre écrite et réalisée à quatre mains.

Le pitch

D'abord, un fait divers comme seuls les états-Unis peuvent en inventer. En 2008, dix-sept filles d'un même lycée sont enceintes le même été. «Il y avait seulement deux lignes dans Libération, se souviennent les sœurs Coulin. Le corps, la féminité, l'envie d'absolu, la désillusion : tous nos thèmes étaient là.»

Vite, elles voient en Gloucester, bourgade américaine au bord de l’Atlantique, un décalque de leur propre ville natale, Lorient. Deux cités centrées sur la pêche et le trafic portuaire, activités en crise, où la tension se noue entre un quotidien sans issue et le rêve absolu suggéré par le grand large.

Un été, à quatre mains, el