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Interview

«Je n’ai pas une grande gueule»

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Interview . Pascal Cervo, acteur (trop) discret, revient sur ses liens avec Laurent Achard, réalisateur de «Dernière Séance» :
publié le 7 décembre 2011 à 0h00

Né au cinéma en 1994, dans le rôle de l'inoubliable héros juvénile des Amoureux de Catherine Corsini, Pascal Cervo fait partie de ces acteurs trop discrets auxquels le cinéma français a du mal à accorder la place qu'ils méritent, souvent parce qu'ils n'ont pas la ruse ou les réseaux pour la réclamer. Laurent Achard, lui, ne s'y est pas trompé, qui lui a confié les trois rôles principaux de ses trois longs métrages, forme d'engagement rare dans le système contemporain. Rencontre avec cet outsider élégant.

Quel regard jetez-vous sur vos débuts ?

J'ai 34 ans. J'en avais tout juste 16 lorsqu'a commencé le tournage des Amoureux, pour lequel j'ai été repéré par hasard, chez un disquaire des Champs-Elysées. A l'époque, je ne connaissais rien de cette part du cinéma français que représentait Corsini et qui, pour moi, n'existait pas. J'aimais Luc Besson, le Grand Bleu, les comédies du Splendid, ou 37°2 le matin de Beineix. Je connaissais mieux le cinéma américain, les films d'horreur et de fantastique tout particulièrement : Creepshow,Evil Dead… Je revoyais aussi beaucoup les films en boucle.

Avec Catherine j'ai découvert le milieu du cinéma français, mais aussi Paris, alors que j'étais profondément banlieusard. J'entre alors en contact avec tout un pan de la cinéphilie. Je découvre Cassavetes et Gena Rowlands avec Opening Night. Mais mon adaptation était laborieuse. J'étais souvent largué. Je m'ennuyais devant des films de Hal Hartley… Je me suis passionné pour