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Billet

Le streaming, avec ou sans filtre

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publié le 7 décembre 2011 à 0h00

En déclarant la guerre au streaming, Nicolas Sarkozy a voulu remplir deux objectifs. Il s'est montré offensif sur le terrain culturel, pas exactement son domaine de prédilection, et il laisse entendre que le premier volet de la mission Hadopi appartient déjà au passé. Il applique en cela la bonne vieille méthode consistant à ouvrir un nouveau chantier, déclenchant ainsi un feu d'artifice de débats passionnés, tout en faisant oublier que le précédent n'en est qu'au gros œuvre. Cette nouvelle offensive contre la consommation illégale de films et de séries fait évidemment plaisir à bon nombre de professionnels, en France comme aux Etats-Unis, où plusieurs projets de loi sont en discussion. Il a même déclenché quelques actions. Dans la foulée du discours présidentiel, trois syndicats français, l'Association des producteurs du cinéma, la Fédération des distributeurs de films et le Syndicat de l'édition vidéo numérique ont assigné les principaux fournisseurs d'accès pour tenter de limiter l'usage du streaming. Or, cette promesse de bagarre qui fait suite à celle sur le téléchargement n'est pas forcément une bonne nouvelle pour les auteurs que ces initiatives prétendent défendre. En s'attaquant aux usages du Net, le Président et les professionnels de l'image s'engagent dans une bataille perdue d'avance. Même si les dispositions les plus sévères étaient prises, posant quand même la question d'un flicage systématique un peu gênant, il est acquis que d'autres systèmes échappant aux ve