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Libération
Critique

Mortier en batterie

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«Ex-Drummer» pilonne une galerie de portraits psychotropes.
«Ex-Drummer», de Koen Mortier. Bas-de-plafond s'abstenir. (DR)
publié le 7 décembre 2011 à 0h00

Le spectateur s'imagine d'abord être confronté à une descente de plus dans l'univers junky, un Trainspotting de saison, cette fois-ci parlée en flamand. Mais dès les premières minutes, une évidence s'impose : au-delà de sa galerie de figures plus ou moins éprises de psychotropes, c'est le film lui-même qui est toxico. Il a pris des trucs qui lui font voir des scènes à l'envers, où des personnages qui marchent au plafond en se brossant les dents. Il faut s'y faire ou s'en aller : Ex-Drummer n'obéit qu'à ses propres règles et à sa vision déréglée du monde où les femmes passent leur temps à se prendre des beignes, où les handicapés sont veules et violents, où le langage raciste et homophobe est la norme, où l'on crache sur son père, sa mère et sur la monarchie pour couronner le tout. Et où l'aspiration majeure consiste à former un groupe punk pour reprendre Mongoloid de Devo. Le tout à Ostende.

«Grand con». Un écrivain célèbre reçoit la visite d'un trio de handicapés qui cherche un batteur pour former un groupe. L'écrivain, qui n'a jamais joué de batterie, accepte l'invitation et fourre son nez dans la vie minable de ses nouveaux amis. Armé d'une bonne dose de voyeurisme et de cynisme (son but probable est de trouver l'inspiration pour un roman), il se lie au chanteur sourd qui torgnole toute femme qu'il croise, au guitariste homo déchiré entre une mère hébétée et un père grabataire, au bassiste pochetron et violent qui vit au milieu d