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Libération
Critique

Sang-soo, sens dessus dessous

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Film à sketchs foutraque du Coréen.
publié le 7 décembre 2011 à 0h00

Début mars, Hong Sang-soo sortit en France ce qui restera un des plus beaux films de l'année, le rohmérien Ha ha ha. A Cannes, il avait un film plus léger, et vraiment pas mal, The Day He Arrives. Ce n'est pas ce film-là qui sort ce mercredi à Paris, mais encore un autre, Oki's Movie, une œuvrette qu'il a réalisée entre-temps et que certains avaient pu voir en exclusivité à la cinémathèque en début d'année. Ça va trop vite et on commence à s'y perdre un petit peu. On peut même légitimement s'exaspérer de voir Hong Sang-soo, qui est quand même un des plus grands cinéastes suicidaires qui soit, flinguer son retour en grâce de Ha ha ha en enchaînant aussitôt les petits films sans ambition. Mais, d'un autre côté, le plaisir de son art se trouve aussi dans cette répétition, dans cet espace confiné, et c'est toute la vraie nature de son cinéma, sérielle, répétitive, modeste, qui se révèle là, portée par une mise en scène qui s'écoule comme de l'eau de source thermale dans une économie de moyens au cordeau.

Oki's Movie commence admirablement sur quelques plans fixes de maisons au petit matin, regardées dans un anonymat qui rappelle le Japonais Ozu. Puis, subitement, nous voilà dans une fac de cinéma, en compagnie une fois encore d'un personnage alter ego de cinéaste malheureux en art (ses films sont trop bizarres pour la Corée), qui picole trop et enchaîne des histoires d'amour merdiques tout en étant amoureux fou de Oki. S