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Chômage technique au Balzac

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publié le 14 décembre 2011 à 0h00

Mercredi 21 décembre, aucun film ne figurera à l'affiche du Balzac. Pas de première exclusivité, ni de reprise ni rien du tout. Le complexe de trois salles, dernier bastion art et essai des Champs-Elysées, restera fermé pour une semaine, et ses employés ont unanimement accepté de prendre des vacances pendant cette période. La décision a été prise par son directeur, Jean-Jacques Schpoliansky, afin de protester contre le fait que des films lui passent sous le nez plus souvent qu'à son tour. «De temps en temps, notamment pour notre grande salle de 400 places, nous avons besoin de films porteurs», dit-il. «En novembre, nous totalisons 10% d'entrées de moins par rapport à 2010. Or, nous avons de plus en plus difficilement accès à certains films accaparés par les circuits comme UGC ou Gaumont. J'ai demandé Le Havre d'Aki Kaurismäki et A Dangerous Method de David Cronenberg. Sans succès. On me dit que c'est trop tard. J'ai même fait appel au médiateur du cinéma au CNC [Centre national de la cinématographie, ndlr], mais notre demande a été rejetée.» Ce n'est pas la première fois que Jean-Jacques Schpoliansky a recours au médiateur. L'année dernière, il était monté au créneau pour Une séparation de l'Iranien Asghar Farhadi et avait obtenu gain de cause. «En termes de résultats pour le film, nous avons été la troisième ou quatrième salle de France. Cela montre bien que nous sommes capables de défendre efficacement tous les films que nous projetons.»